meeting on water - héleith

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Une belle journée ensoleillée hivernale. C'est tout ce que Keith voulait voir aujourd'hui. Il était particulièrement tendu. Tendu pour les prochaines semaines qui allaient chambouler sa vie d'étudiant. Dans un mois pile, Keith passera son brevet universel de sorcellerie élémentaire pour la première fois. Il devait être deux heure de l'après-midi quand il arriva calmement à la lisière de la forêt près du lac noir. Lorsque ses pieds écrasèrent les premiers graviers de la petite plage, le bruit du craquement de ces derniers souleva en Keith, une vive émotion. Il ferma les yeux et se laissa rapidement transporter par le vent qui venait s'abattre avec douceur contre ses joues. Une première grande inspiration déclencha son apaisement. Une deuxième le canalisa. Une troisième le conforta. Les quelques rayons du soleil qui traversaient les maigres feuillages des arbres alentour, se répercutèrent vivement sur son visage, ce qui le força à ouvrir ses yeux. Devant lui, de la glace à perte de vue. Le lac noir avait revêtu sa cuticule d'hiver et semblait être figé dans le temps. Aucune vie. Tout semblait mort autour de Keith. C'est ce qu'il recherchait, du calme, de la tranquillité. Il continua sereinement son avancée en direction du bord du lac où il prit place sur une vieille souche de bois qui moisissait en silence. Une fois en place, il effectua à nouveau son processus d'apaisement en inspirant profondément l'air frais des environs. Les yeux fermés, il répétait à haute voix entre deux inspirations chargées de positivité : « Tu vas y arriver Keith. » Alors qu'il respirait lentement, un bruit sourd derrière lui stoppa net son moment de détente. Le jeune homme ouvrit les yeux et observa en toute hâte l'environnement qui l'accueillait. Pris de panique, il bondit au sol, faisant face à la forêt. Il cria subitement « Qui est là ? » en quête d'une âme qui rôdait devant lui. A ce même moment, une silhouette féminine, tapie dans l'ombre des conifères, sortit doucement de sa cachette. Il l'avait reconnu, c'était elle.

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La sixième année, c'était un peu comme un temps de repos. Les BUSE étaient passés, les ASPIC viendraient une année plus tard... Bien qu'on n'aie cessé de lui répéter de réviser, de réviser, parce que les ASPIC, c'était très important, ça déterminerait sa carrière, elle avait bien besoin de se reposer un peu. Et la sixième année était là pour ça. Elle était en quête de tranquillité, toujours. Elle voulait sentir le froid marteler sa peau. Le souffle du vent fouetter ses joues. C'était si agréable. Et elle était venue au lac noir pour ça. Emmitouflée dans sa grosse écharpe aux couleurs de sa maison. Même si les frissons qui lui parcouraient l'échine pouvaient être embêtants, elle adorait le froid. Le lac était gelé. Helo' aperçut une silhouette au loin. Elle s'approcha en vitesse, appréciant - on ne sait pourquoi - le bruit du gravier qui s'écrasait sous ses pieds. Il ne neigeait pas aujourd'hui, cependant, une fine couche de neige recouvrait l'endroit. Et c'était merveilleux à voir. Levant les yeux au ciel, elle se figea lorsqu'elle entendit un « Qui est là ? ». Elle haussa un sourcil en voyant le Serpentard. Il est vrai qu'elle n'était pas passée par le chemin inhabituel, ce qui avait pu le surprendre. Eclatant de rire - étonnamment, cela venait instinctivement avec Keith -, elle s'approcha encore de lui. « Ce n'est que moi, tu sais. C'est drôle de te voir ici. Enfin... pas tellement. Le calme, c'est ce qui t'y amène, n'est-ce pas ? »lança-t-elle à Keith.

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Elle riait. C'est la première chose que Keith a remarqué quand elle s'est avancée vers lui. Elle c'était Héloisa Downing. Une élève de la maison qu'il méprisait le plus. Cependant, Keith était plutôt en bon terme avec cette fille, car elle l'avait aidé à plusieurs reprises pour des devoirs d'arithmancie, où aucun autre serpentard ne pouvait lui prêter main forte. Il la regardait, l'air embarrassé, ne comprenant pas ce qu'elle venait faire à ce même endroit. C'est lorsqu'elle cessa son rire tonitruant qu'elle lui lança: « Ce n'est que moi, tu sais. C'est drôle de te voir ici. Enfin... pas tellement. Le calme, c'est ce qui t'y amène, n'est-ce pas ? ». Elle avait compris. Il voulait du calme, mais elle venait de le détruire à l'instant en venant à sa rencontre. Fait incompréhensible, il n'était pas fâché pour autant. Keith baissa son regard sur le sol puis remonta délicatement ce dernier en direction des pupilles de son interlocutrice tout en articulant: « Oh c'est toi Downing. » Il marqua une pause dans sa voix en se grattant le dessus du crâne par la même occasion avec sa main droite avant d'ajouter sur le même ton : « Oui j'ai besoin de prendre l'air. Besoin de me délasser de ces études, l'espace d'une journée. Et..il y a les BUSE qui approchent aussi à grand pas. » A ces mots, Keith abaissa une nouvelle fois la tête vers les graviers en gonflant ses deux joues afin de soupirer longuement. Dans un geste similaire au dernier, il remit discrètement en place son écharpe autour de son cou. Un vent frais et relativement violent se mit soudainement à souffler sur les deux jeunes élèves, qui se trouvaient toujours sur la rive du lac gelé.. Héloisa semblait muette et légèrement incommodée, ne sachant pas quoi répondre aux mots de Keith. Voyant qu'un moment de gêne s'était installé entre eux, il poursuivit en lui demandant calmement: « Et toi sinon, qu'est-ce qui t'amènes ici par cette froide journée hivernale ? » Il ne la quittait pas des yeux, se tenant droit face à elle, déterminé à briser cet instant de silence une bonne fois pour toute.

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« Oui, j'ai besoin de prendre l'air. Besoin de me délasser de ces études, l'espace d'une journée. Et... il y a les BUSE qui approchent aussi à grands pas. ». Helo restant silencieuse, Keith reprit tranquillement : « Et toi sinon, qu'est-ce qui t'amènes ici par cette froide journée hivernale ? ». La sixième année détourna vivement les yeux, en gonflant ses joues. Puis elle plongea ses prunelles dans celles de Keith, avant de lâcher franchement : « Pour les mêmes raisons que toi, si ce n'est que je n'ai pas les BUSE. Mais j'ai les ASPIC dans une année et je te jure qu'une année de pause, de répit, ce n'est pas suffisant. Je te préviens : les BUSE, c'est ultra compliqué. Si tu veux espérer passer, il va falloir vraiment bosser. ». Elle grogna, se remémorant ses épreuves de BUSE. C'était dans la Grande Salle, elle avait été aménagée avec des bancs individuels pour les examens. Les élèves se jetaient des regards furtifs, un peu nerveux. Helo', elle, était bien déterminée à réussir. Lors de son passage oral pour l'histoire de la magie, un élève s'était mis à sangloter, déçu de lui à un point incroyable. Cet imbécile avait réussi à faire stresser la Serdaigle qui, hélas, avait eu un ridicule piètre. Mais l'histoire de la magie était quelque chose de terriblement ennuyant. Et bon dieu, les sortilèges! La cata pour certains, mais alors... Elle en avait vu un qui avait enflammé la robe de sorcier de son surveillant. Ce dernier avait renvoyé l'élève en question d'un air furieux, hurlant haut et fort son D. Helo' ne fut pas surprise de revoir ce même élève, un an plus tard, toujours en cinquième année. Puis il y avait eu l'entretien avec son directeur de maison, pour l'orientation. Elle avait clairement asséné que ce qui l'intéressait était l'arithmancie et qu'elle ne
prévoyait aucune autre voie ou roue de secours.

Et merde... La reine du silence ! Elle venait encore de créer un blanc dans tout ça. Heloïsa leva les yeux au ciel avant de lancer à Keith : « Tu te souviens de la Poufsouffle d'hier, à la Grande Salle ? C'est une crétine pas possible. Je te souhaite de ne jamais la côtoyer.»

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Il avait toujours son regard ancré dans le sien. Il attendait sa réponse jusqu'à ce qu'elle décide enfin de prendre la parole: « Pour les mêmes raisons que toi, si ce n'est que je n'ai pas les BUSE. Mais j'ai les ASPIC dans une année et je te jure qu'une année de pause, de répit, ce n'est pas suffisant. Je te préviens : les BUSE, c'est ultra compliqué. Si tu veux espérer passer, il va falloir vraiment bosser. » Au fur et à mesure que les paroles de la jeune fille sortait harmonieusement de sa bouche, Keith, quant à lui soupira une nouvelle fois en gardant la tête face sol cette fois-ci. Elle était censée le rassurer, pas l'enfoncer encore plus profondément dans le doute. C'est ce que font les amis en général. Peut-être qu'il se trompait sur son cas finalement. Il la voyait sombrer petit à petit dans ses pensées, elle était là, le regard vers le haut, cherchant des souvenirs, muette. En revenant sûrement à ses esprits, elle lui lança d'un coup: « Tu te souviens de la Poufsouffle d'hier, à la Grande Salle ? C'est une crétine pas possible. Je te souhaite de ne jamais la côtoyer.» Confus, il ne voyait pas le rapport avec ce qu'il avait déclaré, il y a de ça quelques instants. Peut-être était-ce une diversion de sa part pour éviter un sujet douloureux, il ne savait pas. La réponse à sa question était cependant certaine. Il se souvenait exactement du groupe de fille qui rôdait dans la grande salle et plus particulièrement du moment où la poufsouffle et la gryffondor s'étaient retournées en sa direction pour l'observer. Il n'était toujours pas sûr de leurs intentions premières mais c'était du passé. Et lui, il vivait au présent, quoique. Une pensée bien particulière en tête, Keith ouvrit délicatement la bouche pour déclarer: « Oui je la connais seulement de vue, c'est Frisk Hedelwich. C'est sûrement tout le chocolat qu'elle ingère, qui lui tabasse autant l'esprit pour avoir un comportement pareil.» Il tenta de cacher un léger rire, ayant quand même un minimum de respect et de compassion pour les poufsouffles. Avant de reprendre, il semblait perplexe et curieux en même temps, il ajouta: « En fait, Héloisa, elle vous a dit quoi exactement l'autre folle pour que vous vos retourniez vers moi dans la grande salle ? » A ces mots, Keith baissa doucement le ton de sa voix, prêt à entendre la réponse de la serdaigle qui semblait gênée.

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Helo' releva la tête pour écouter Keith. « Oui, je la connais seulement de vue, c'est Frisk Hedelwich. C'est sûrement tout le chocolat qu'elle ingère qui lui tabasse autant l'esprit pour avoir un comportement pareil.». Elle hocha la tête en éclatant de rire, avant de renchérir : « Je pense qu'on ne peut rien faire pour elle, alors autant l'éviter. ». Etonnamment, il n'y eut pas le blanc habituel. Keith ré-attaqua directement sur autre chose. « En fait, Héloisa, elle vous a dit quoi exactement l'autre folle pour que vous vos retourniez vers moi dans la grande salle ? ». Faisant une moue gênée, elle toussota. La sixième année se mit à jouer avec ses doigts, un peu tendue quant à la question du Serpentard. Il fallait dire que c'était particulièrement... chaud. Ouais, c'était le mot. Heloïsa fit mine de se souvenir. Frisk qui avait fait remarqué que Keith matait - soi-disant - Irina et que celui-ci avait peut-être le béguin pour la lionne. Et c'était déplacé, gênant pour Keith mais surtout stupide pour Irina. Et puis, de toute manière, quoi que puisse penser Keith d'Irina, c'était peine perdue avec celle-là. Jamais, au grand jamais Helo' ne pourrait imaginer la gryffondor en couple. En train de lancer des regards doux à un garçon. C'était impensable. Quelques secondes plus tard, donc, la Serdaigle répondit : « Elle disait que tu... matais Irina et que tu étais peut-être sous son charme. J'imagine que c'est des bêtises. Après tout, il suffit de se rappeler de quelle bouche cela sort. ». Lâchant un rire nerveux, elle se gratta la tête. « Comment rendre une situation malaisante », pensa-t-elle alors.